Aller au contenu principal
Article ajouté à votre liste

Se connecter / S'inscrire pour enregistrer vos articles et recevoir des informations sur les articles que vous aimez

Votre liste d'articles préférés est pleine

Nous sommes ravis que vous aimiez autant d'articles. Chaque nouvel article ajouté à votre liste remplacera les articles les plus anciens

Vos listes d'articles préférés ont fusionné

Ne vous inquiétez pas. Nous avons sauvegardé tous les articles que vous aimez dans une seule liste d'articles préférés

PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud

PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud PARTAGEZ VOTRE FIERTÉ #DMsAlwaysProud


GÉNÉRATIONS PRIDE PRÉSENTE : PETER TATCHELL

L'art de
manifester pour
la liberté LGBTQIA+

Nous voulons utiliser la plateforme Générations Pride pour partager les histoires de membres de la communauté queer. Ainsi, nous avons demandé à Peter Tatchell, activiste LGBTQIA+ de longue date, de nous expliquer pourquoi manifester peut entraîner des changements et de la raison pourquoi cela reste un outil essentiel dans la lutte pour l'égalité.

TEXTE : Peter Tatchell
IMAGES: Peter Tatchell
TEMPS DE LECTURE : 9 minutes

GÉNÉRATIONS PRIDE PRÉSENTE : PETER TATCHELL

L'art de
manifester pour
la liberté LGBTQIA+

Nous voulons utiliser la plateforme Générations Pride pour partager les histoires de membres de la communauté queer. Ainsi, nous avons demandé à Peter Tatchell, activiste LGBTQIA+ de longue date, de nous expliquer pourquoi manifester peut entraîner des changements et de la raison pourquoi cela reste un outil essentiel dans la lutte pour l'égalité.

TEXTE : Peter Tatchell
IMAGES: Peter Tatchell
TEMPS DE LECTURE : 9 minutes

“nous sommes passés de l'ombre à la lumière et du statut de criminels rejetés à celui de citoyens reconnus. Tout ça, après 2 000 ans de persécutions.”​​

“nous sommes passés de l'ombre à la lumière et du statut de criminels rejetés à celui de citoyens reconnus. Tout ça, après 2 000 ans de persécutions.”

Le 1er juillet, nous avons célébré le cinquantième anniversaire historique de la première parade Pride au Royaume-Uni. Nous avons aussi célébré les progrès importants que la communauté LGBTQ+ a connu au cours des cinq dernières décennies et la façon dont nous sommes passés de l'ombre à la lumière et du statut de criminels rejetés à celui de citoyens reconnus. Tout ça, après 2 000 ans de persécutions.

​ ​

Ça n'a pas été facile, et manifester a été l'une des clés de notre réussite. Le Gay Liberation Front (GLF) a ouvert la voie dans les années 70. Je l'ai rejoint en 1971, quand j'avais 19 ans. Pour la toute première fois dans certains cas, on a lutté contre l'homophobie des hommes politiques, des prêtres, de la police et des psys, souvent à travers des manifestations osées et originales.

La militante féroce de droite Mary Whitehouse a lancé son Festival de la Lumière (FoL) en 1971. C'était une tentative de renverser ce qu'elle définissait comme une « société permissive » aux « avis immoraux » sur l'homosexualité, l'avortement et les « obscénités » diffusées à la télé. GLF a répondu en s'invitant au rassemblement du FoL au Central Hall de Westminster et en y organisant un « kiss-in » avec des personnes LGBT+ déguisées comme des nonnes et en relâchant des souris dans le public, ce qui a fait hurler et s'enfuir tous les participants. C'était osé mais si drôle. Et si efficace. On leur a volé la vedette. Les médias se sont plus intéressés à la manifestation du GLF qu'au FoL.

"On m'a violemment expulsé du séminaire et jeté à la rue. Pas longtemps après ça, et après d'autres manifestations similaires par le GLF, le corps médical a arrêté de définir l'homosexualité comme une maladie et a mis fin à ses traitements barbares."


E_S2_EVG_PRIDE_POWER_OF_PROTEST_TILE1_DESKTOP?w=657&fmt=auto&alt=default

"L'année d'après, j'ai interrompu un séminaire médical où le professeur Hans Eysenck, qui était à l'époque l'un des principaux psychologues au monde, essayait de justifier l'utilisation de chocs électriques pour guérir de l'attirance envers le même sexe. J'ai contredit les arguments d'Eysenck comme quoi le traitement était efficace et ne causait qu'un léger inconfort. Mais ce n'était pas ce que le public voulait entendre. On m'a violemment expulsé du séminaire et jeté à la rue. Pas longtemps après ça, et après d'autres manifestations similaires par le GLF, le corps médical a arrêté de définir l'homosexualité comme une maladie et a mis fin à ses traitements barbares.


Deux décennies plus tard, dans les années 90, OutRage! s'est placé en tête de la lutte. J'ai aussi participé à ces campagnes. À cette époque, la violence envers la communauté queer était fréquente et allait parfois jusqu'au meurtre. Mais la police n'a jamais rien fait à part de vagues enquêtes. Et la plupart du temps, les tueurs n'ont jamais été arrêtés.


Au lieu de ça, la police a utilisé beaucoup de ressources pour arrêter les couples du même sexe qui ne faisaient rien de plus que s'embrasser ou les hommes gay pour s'être dragué ou avoir couché ensemble dans des parcs en plein milieu de la nuit.


On a essayé de négocier une politique non homophobe pour la police, mais New Scotland Yard a refusé de nous écouter. Donc OutRage! a lancé une vague de manifestations. On a envahi des postes de police, interrompu des conférences de presse de police et exposé ce qu'on appelait la « Pretty Police », des jeunes officiers attirants qui s'habillaient comme des hommes gay pour servir d'appât.


On a révélé que des officiers se cachaient dans des compartiments secrets des toilettes publiques ou dans des abris dissimulés dans les parcs, tout ça pour attraper des hommes gay en plein flag.

E_S2_EVG_PRIDE_POWER_OF_PROTEST_TILE1_DESKTOP?w=657&fmt=auto&alt=default

OutRage! a organisé des rapports en masse qui soulignaient que les hommes gay étaient piégés par la police et ensuite jugés pour un acte consensuel où personne n'était blessé ou contre lequel personne ne se plaignait. Ça a été un désastre pour la réputation de la police. Le public a commencé à la voir comme en pleine vendetta homophobe et à penser qu'ils gaspillaient leurs ressources à accuser à tort des innocents plutôt que de s'occuper de crimes sérieux comme l'abus domestique, l'abus sexuel, la violence raciste et la violence envers les personnes homosexuelles.

Et finalement, le Met a accepté de rencontrer les demandes d'OutRage et d'essayer d'engager une politique moins homophobe dans les forces de police. En trois ans, le nombre d'hommes jugés pour des actes sexuels sans victime a diminué de deux tiers, la chute la plus grande et rapide jamais enregistrée. On a sauvé des milliers d'hommes de recevoir des amendes ou de faire du temps en prison, et des conséquences comme perdre leur travail ou tomber en dépression.

Beaucoup d'entre nous dans GLF ou OutRage! ont été inspirés par les manifestations du mouvement des droits civiques aux États-Unis et des suffragettes ici, au Royaume-Uni. On a adapté leurs méthodes au combat pour la libération LGBT+ et on a obtenu trois choses très importantes :

D'abord, on a humilié et embarrassé les homophobes, ce qui a souvent résulté en un changement de politique.

"Laisser les autres manifester ne sert à rien. Ces autres personnes pensent peut-être pareil et attendent que vous fassiez quelque chose. On a besoin que vous soyez la prochaine génération à changer les choses, tout comme ma génération l'était il y a cinq décennies."

E_S2_EVG_PRIDE_POWER_OF_PROTEST_TILE2_DESKTOP?w=672&fmt=auto&alt=default

Ensuite, nos manifestations souvent osées et originales ont figuré dans les actualités, ce qui a fait réfléchir le public à la discrimination et a aidé à changer les cœurs et les esprits. Ce changement dans l'opinion publique en notre faveur a donné confiance aux députés et les a poussé à créer une réforme de législation envers les personnes LGBTQ+.


Et notre combat a aussi redonné le moral à la communauté queer. Au lieu de se voir comme des victimes passives de préjudices, on a inspiré beaucoup de personnes LGBT+ à se soulever, à défendre l'égalité et à réclamer d'être acceptées et considérées comme des citoyens à part entière.


Mais même si la communauté LGBT+ a connu beaucoup de réussites au cours des 50 dernières années, le combat pour nos droits et notre liberté n'est pas fini.


Il y a presque quatre ans, le gouvernement a promis de bannir les thérapies de conversion qui ne sont ni éthiques ni efficaces et qui sont dangereuses car elles essayent de changer des personnes queer en des personnes hétéro et cis.


En mars, le premier ministre du moment a réfuté cette promesse. Et quand il a rencontré une large opposition, même de certains députés de son parti, il a partiellement changé de position en disant que les thérapies de conversion pour changer l'orientation sexuelle d'une personne seraient bannies mais pas les tentatives de changer l'identité de genre d'une personne. Une interdiction qui n'inclut pas les personnes trans n'est pas une vraie interdiction.


"On fait maintenant du lobbying auprès de députés pour qu'ils soutiennent le changement dans le projet de loi sur la thérapie de conversion à venir, afin d'inclure une interdiction des thérapies de conversion pour les personnes trans. En attendant, si vous êtes au Royaume-Uni, vous pouvez aider en signant cette pétition ici, qui demande au gouvernement de s'assurer que les personnes trans soient protégées par l'interdiction de la conversion de thérapie.

E_S2_EVG_PRIDE_POWER_OF_PROTEST_TILE2_DESKTOP?w=672&fmt=auto&alt=default

Un autre gros problème est la décision du gouvernement de déporter beaucoup de demandeurs d'asile au Rwanda, malgré ses manquements en matière des droits de l'homme. Pour les personnes LGBT+ qui fuient la persécution dans leurs pays, le Rwanda n'est pas une bonne nouvelle. Le pays a été condamné pour sa discrimination, sa violence et ses abus homophobes par ses propres agences de sécurité. Vous pouvez nous aider à combattre ce plan en faisant du lobbying auprès de votre député ici, pour vous opposer à la déportation de personnes LGBT+ et d'autres réfugiés au Rwanda.

La raison pourquoi beaucoup de personnes LGBT+ cherchent à se réfugier en Angleterre et dans d'autres pays de l'ouest de l'Europe est que 69 nations criminalisent toujours l'homosexualité et appliquent des sentences allant de quelques années en prison à une vie entière d'emprisonnement. Douze pays ont la peine de mort. Dans deux tiers du monde, la discrimination envers les personnes LGBT+, que ce soit pour le logement, l'emploi, la santé et l'éducation, est légale par défaut. Ils n'ont ni protection légale ni réparations possibles.

Pour toutes ces raisons et plus, nous avons besoin d'une nouvelle génération d'activistes pour relancer les manifestations de GLF et d'OutRage!, et pour défier le mouvement anti-LGBT et la suffisance qui règne parfois dans notre propre communauté. Laisser les autres manifester ne sert à rien. Ces autres personnes pensent peut-être pareil et attendent que vous fassiez quelque chose. On a besoin que vous soyez la prochaine génération à changer les choses, tout comme ma génération l'était il y a cinq décennies.

Si l'histoire nous apprend quelque chose, c'est que les droits ne sont pas simplement donnés. Il faut se battre pour eux et gagner. On ne peut pas non plus assumer que les droits acquis resteront intouchés. À notre époque actuelle, j'ai dû mal à imaginer que les réformes LGBT+ des deux dernières décennies pourraient être annulées. Mais qui sait ce qui pourrait se passer dans 30 ans ? En 1930, Berlin était la capitale queer du monde. Mais juste trois ans plus tard, Hitler était au pouvoir. Les bars gay ont fermé, et les hommes gay ont commencé à être envoyés en camps de concentration.

Alors qu'on célèbre les 50 ans de la Pride, n'oublions pas que le prix pour cette liberté est de rester constamment vigilant.

Peter Tatchell est le directeur de la Foundation Peter Tatchell.
Un documentaire sur ses 55 ans d'activisme, « Hating Peter Tatchell », est disponible sur Netflix.