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DR. MARTENS : GÉNÉRATIONS PRIDE PRÉSENTE

UNE CONVERSATION ENTRE KIA ET LEE SOULJA​


« ON DONNE TOUT SUR LA PISTE DE DANSE »​

« ON DONNE TOUT SUR LA PISTE DE DANSE »​​​

GÉNÉRATIONS PRIDE PARTIE DEUX : VIE NOCTURNE ​ TEMPS DE LECTURE : 5 MINUTES

La Pride et la communauté LGBTQIA+ ont toujours inclus une célébration de la vie nocturne et des sorties. C'est une façon de se montrer fièrement et de créer un espace où s'exprimer sans peur.

Pour le deuxième épisode de notre série « Générations Pride », nous avons réuni Kia, artiste et ancienne Mother de la House of LaBeija, et Lee Soulja, artiste visuel et Father de la House of Soulja, pour une conversation enrichissante. Dans la vidéo ci-dessous, ils discutent du pouvoir de la scène ballroom, mais aussi de la communauté et des réalités tragiques qui sont malheureusement trop communes.

GÉNÉRATIONS PRIDE PARTIE DEUX : VIE NOCTURNE
TEMPS DE LECTURE : 5 MINUTES

Nous avons réuni Kia (artiste et ancienne Mother de la House of LaBeija) et Lee Soulja (danseur, artiste et directeur exécutif de la Black Pride de New York). Ci-dessous, ils discutent de leurs expériences de vie nocturne et de la scène ballroom, mais aussi de comment vivre avec la perte de ceux qui nous ont quittés.



REGARDER LA VIDÉO CI-DESSOUS


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Ci-dessous se trouve la version complète de la conversation entre Kia et Lee. Ils discutent du pouvoir de la scène ballroom, de trouver ou créer sa propre identité, et du pouvoir et de la tragédie liés à la famille que l'on se choisit dans la communauté LGBTQIA+.​

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KIA​

ELLE


Une artiste qui travaille dans la photographie, la performance, le collage et le film. Anciennement Mother de la famille ballroom House of LaBeija. Elle défend de nombreuses communautés sous-représentées, dont les personnes vivant avec le VIH ou le sida.


LEE SOULJA​

IL


Un danseur, artiste, promoteur et artiste visuel. Lee était un membre majeur de la scène Club Kid. Il a atteint le statut de légende dans la communauté ballroom en tant que fondateur et Father de la House of Soulja. Il a également fondé le Center for Black Pride à New York.

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« ÇA ME SEMBLAIT JUSTE
NATUREL D'ÊTRE LÀ »

« ÇA ME SEMBLAIT JUSTE NATUREL D'ÊTRE LÀ »​​

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LE POUVOIR DE LA SCÈNE BALLROOM​

KIA: Je crois que la première fois que je t'ai vu défiler, c'était pour le Latex Ball. Si je me souviens bien, tu portais une tenue noire avec une espèce de grand chapeau extravagant.

LEE SOULJA: C'était sûrement la fois où je ressemblais à un arbre.

KIA: Oui, c'est ça, tu ressemblais à un arbre !

LEE SOULJA: C'était il y a 13 ou 14 ans ? Donc oui, on se connaît depuis un moment.

KIA: C'était le premier Latex Ball où j'ai défilé. Et c'était plus ou moins ma découverte de la scène ballroom. Avant ça, je crois que je suis allée à des soirées Vogue. C'est là que j'ai découvert tout cet univers. Ça me semblait juste naturel d'être là. Je me sentais vraiment comme Kia LaBeija.

LEE SOULJA: Ça fait vraiment quelque chose de défiler pendant un Ball, de marcher sur ce podium, d'être sur scène devant pas loin de 2 000 personnes qui te regardent et t'encouragent. Une fois que tu as connu ça, tu veux le revivre à nouveau.

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KIA: Je me souviens qu'avant de défiler dans cette catégorie, j'ai vu qu'elle était pour les femmes, et beaucoup de filles attendaient de se présenter. Et je me souviens que j'étais très nerveuse. Je tremblais et tout, et je me rappelle que j'ai fermé les yeux. Et j'ai prié, j'ai prié à Pepper LaBeija et j'ai prié à Crystal LaBeija. Et je pensais juste : « Aidez-moi à faire honneur à la House ». « Aidez-moi à faire honneur à notre nom. » Et je me suis lancée. Et voilà. C'était comme si toutes les lumières étaient sur moi. C'était mon moment. J'étais là où je devais être.

En dehors du ballroom, je ne pense pas que j'ai réussi à capturer l'essence de qui tu étais.

LEE SOULJA: Qui est Lee Soulja ? Ça m'a pris longtemps pour me sentir à l'aise dans ma peau. J'avais l'impression de ne pas trouver qui j'étais. Tout ce que je savais, c'est que je ressentais des choses pour des gens différents, ce n'était pas une question de genre. J'ai commencé à explorer ce que ça voulait dire de présenter une apparence masculine, pourquoi on a toutes ces règles, et j'ai commencé à me rebeller contre tout ça. Je voulais briser toutes ces règles. La personne qu'est Lee Soulja aujourd'hui est apparue à cause du VIH et du sida, de la vie nocturne et des gens qu'on a perdus. Je suis devenu qui je suis en étant le tuteur de jeunes personnes, en gérant le Center for Black Pride de New York, en créant des espaces sûrs pour notre communauté et en organisant des événements qui nous mettent en valeur et nous font du bien. Il faut qu'on crée ces espaces pour soutenir la jeune génération. À mon âge, j'arrive à m'exprimer plus confortablement, donc Lee Soulja est beaucoup de choses maintenant. Aujourd'hui, je me sens vraiment libéré.

KIA: Amen.

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« CE N'ÉTAIT MÊME PAS UNE QUESTION DE MON IDENTITÉ. C'ÉTAIT JUSTE UNE QUESTION DE LIBERTÉ. »

« CE N'ÉTAIT MÊME PAS UNE QUESTION DE MON IDENTITÉ. C'ÉTAIT JUSTE UNE QUESTION DE LIBERTÉ. »

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SE COMPRENDRE SOI-MÊME GRÂCE À LA VIE NOCTURNE​

LEE SOULJA: Mon histoire est un peu différente. Je n'aime pas parler de coming out. Je préfère dire que je me suis découvert, tu vois, parce que je ne crois pas au coming out. Je ne pense pas avoir à annoncer à qui que ce soit que j'ai découvert qui je suis réellement. Mais quand j'avais 14 ans, je suis allé dans un club gay pour la première fois. On voulait aller au Studio 54 parce qu'à l'époque, c'était l'endroit où être. La rue était fermée. Tout le monde était là. C'était juste fantastique. C'est là que je suis tombé amoureux de la musique house et de la notion d'un club gay underground et tout ça. Ce n'était même pas une question de mon identité. C'était une question de liberté. À l'époque, personne ne t'interrogeait sur ta sexualité. Les jeunes d'aujourd'hui, vous êtes plus libres dans la façon où vous vous identifiez. Maintenant, par exemple, les gens te demandent tes pronoms.

KIA: C'est génial. J'aurais aimé connaître ça en grandissant parce que je pense que j'ai toujours été confuse quant à qui j'aimais parce que j'aimais toutes sortes de personnes et de genres. Je crois que ça m'a pris très longtemps pour accepter que je n'ai pas à choisir et que je peux aimer les gens pour qui ils sont, tu vois ?

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« LA TÉNACITÉ ET LA SURVIE FONT PARTIE DE NOS HISTOIRES »

« LA TÉNACITÉ ET LA SURVIE FONT PARTIE DE NOS HISTOIRES »​​

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L'IMPORTANCE DE LA COMMUNAUTÉ

LEE SOULJA: Dans la scène ballroom, et la communauté LGBT en général, on a vécu et vu tant de morts. Et on a tendance à normaliser ça. Tu as toujours le sentiment que la communauté est comme une famille pour toi ? Tu ressens toujours cette connexion ?

KIA:Oui. Mais j'ai aussi l'impression qu'on ne se laisse pas assez de temps pour faire notre deuil. Tu sais, parfois, quelqu'un nous quitte et directement après, il y a un autre événement ou quelque chose du genre. Et tu sais, quand est-ce qu'on a vraiment le temps ensemble d'honorer ceux qui nous ont quittés ? Et j'ai l'impression que depuis que je suis entrée dans la scène ballroom, j'ai formé ces belles connexions mais que j'ai aussi perdu beaucoup de ces personnes très vite. Elles sont entrées dans ma vie et en sont sorties tout aussi vite. Et je crois que ça a été difficile à gérer. Et particulièrement pour moi parce que, tu sais, ma mère est décédée de complications liées au sida quand j'avais 14 ans. Donc pour moi, avoir une plus grande famille, dans mon propre espace, c'était génial. Mais aussi, de perdre tant si rapidement était comme une boucle qui semblait infinie.

LEE SOULJA: Parfois, on a tendance à normaliser la mort dans cette communauté parce qu'on affronte tant de choses et pas juste dans la communauté ballroom, mais aussi dans la communauté LGBT en général, comme beaucoup d'entre nous meurent du VIH, de l'abus de substances, de suicide, et en plus maintenant, on affronte une pandémie. Donc, du plus profond de mon cœur, je te remercie pour ton honnêteté. De dire la vérité sur ton expérience. C'était fantastique d'entendre ça, d'entendre ton histoire.

KIA: Je crois que c'est ce qui rend notre communauté si belle. C'est ça qui nous pousse à danser, à créer des choses si puissantes, c'est parce que la ténacité et la survie font partie de nos histoires. Nos histoires sont si importantes. Et qu'on puisse les dire et qu'on ait les plateformes et le soutien pour les raconter... C'est tout aussi important.

LEE SOULJA: C'est si expressif que ça apparaît même dans notre art. Ça apparaît quand on défile, et même quand on fait du Vogue. On donne tout sur la piste de danse. On se lâche.

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POUR PLUS D'INFORMATIONS SUR LE TRAVAIL DE KIA LABEIJA ET DE LEE SOULJA ET SUR COMMENT AIDER, VEUILLEZ CONSULTER LES LIENS CI-DESSOUS